Le portrait
L'énigme
Tête de jeune paysan - Paul GAUGUIN (1848-1903) – Fin XIXe siècle – Huile sur toile
Le paysage
Petite histoire de la peinture
La nature morte
Parmi toutes les couleurs qui composent le visage de l’enfant, tu peux distinguer deux ensembles : les couleurs chaudes et les couleurs froides.
Repère ces ensembles de couleurs sur la toile.
La scène de genre
Les couleurs chaudes évoquent le feu, le soleil, la chaleur…
comme le jaune, l’orange, le rouge…
Les couleurs froides suggèrent la glace, l’eau, le froid…
comme le bleu, le vert, le violet…
Revoir les couleurs originales
> Observe à nouveau le visage.
Les couleurs froides ont remplacé les couleurs chaudes et inversement.
Regarde le pouvoir que ces couleurs exercent sur les jeux d’ombre et de lumière.
Les couleurs s’inversent et l’éclairage se modifie.
Le visage apparaît en négatif.
Les zones d’ombre se sont substituées aux zones de lumière et vice - versa.
Une couleur crée une zone d’ombre
Les couleurs employées par le peintre ne sont pas le reflet de la réalité. Elles sont appelées couleurs arbitraires.
Leur choix dépend uniquement de la volonté de Gauguin qui aime tout particulièrement travailler les couleurs. De plus, il n’oublie pas de se servir du pouvoir de suggestion des couleurs chaudes et froides.
Cette manière d’utiliser la couleur et ses qualités est partagée par de nombreux artistes vivant à l’époque de Gauguin (2ème moitié du XIXe siècle, début du XXe siècle).
alors qu’une couleur évoque une zone de lumière
> Tu peux donc en conclure que…
--------
froide
chaude
Regarde bien ces 4 visages. Certains personnages ont l’air de se ressembler, une figure type semble se distinguer.
À toi d’identifier les éléments communs aux différents visages. Elimine l’intrus et tu retrouveras les tableaux peints par Cranach.
Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553)
Portrait de Sybille de Clèves – Vers 1531 – Huile sur panneau
Hercule à la cours d'Omphale - 1537 - Huile sur panneau
Vénus et Cupidon – XVIe siècle – Huile sur panneau
Portrait de jeune fille - XVIe siècle – Huile sur panneau
Intrus : Tintoret (1518-1594), La Présentation au Temple (Détail) – XVIe siècle – Huile sur toile
Dans ses représentations de femmes, cet artiste germanique du XVIe siècle réutilise les mêmes critères physiques.
Ensemble, ils définissent le canon de beauté de la femme chez le peintre Cranach :
- cheveux longs, bouclés, d'une blondeur vénitienne
- front haut, bombé et blanc
- sourcils bien dessinés et épilés
- yeux étirés en amande
- bouche petite et fine
- menton petit et rond
- cou long et épaules tombantes
Dans ces visages de femmes, le peintre mêle une certaine réalité (physique et mode de l’époque renaissance) à un idéal féminin.
Il peint donc des visages de femmes idéalisés.
Portrait de Sybille de Clèves - Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553) – Vers 1531 – Huile sur panneau
La Présentation au Temple - Jacopo ROBUSTI, dit le TINTORET (1518-1594) - XVIe siècle - Huile sur panneau
Vénus et Cupidon - Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553) – XVIe siècle – Huile sur panneau
Portrait de jeune fille - Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553) – XVIe siècle – Huile sur panneau
Lucas CRANACH L’ANCIEN (1472-1553)
Portrait de Sybille de Clèves – Vers 1531 – Huile sur panneau
Hercule à la cours d'Omphale - 1537 - Huile sur panneau
Vénus et Cupidon – XVIe siècle – Huile sur panneau
Portrait de jeune fille - XVIe siècle – Huile sur panneau
Intrus : Tintoret (1518-1594), La Présentation au Temple (Détail) – XVIe siècle – Huile sur toile
La plupart des œuvres rencontrées dans ces deux jeux appartiennent au genre portrait.
En peinture comme en sculpture, le portrait représente toujours une ou plusieurs personnes réelles.
Si parfois le peintre copie scrupuleusement le visage d’une personne, il lui arrive aussi de le transformer et de le modifier.
Ainsi Gauguin comme Cranach - à des époques très différentes (XIXe, XVIe siècles) - ont-ils choisi de se détacher de la réalité, l’un à travers l’utilisation de la couleur arbitraire, l’autre par l’idéalisation.
Vue de Venise - CANALETTO (1697-1768) – XVIIIe siècle – Huile sur toile
Tu disposes de plusieurs lignes de différentes longueurs. Déplace-les et repositionne-les sur la toile de Canaletto.
Les lignes changent de couleur lorsqu’elles sont bien placées. Attention, ces droites doivent servir à souligner la composition du tableau.
Tu viens de retrouver la construction initiale du tableau. Le tracé de ces lignes révèle le travail du peintre et sa volonté de donner l’illusion d’un espace en trois dimensions sur la surface plane de la toile.
Toutes ces droites matérialisent les lignes perspectives de l’œuvre. Elles permettent de suggérer la profondeur.
Regarde la taille des constructions placées entre ces lignes : elle varie. Plus les palais sont petits, plus ils nous semblent éloignés.
Explication :La camera oscura est constituée d’une chambre noire dans laquelle on perce un trou. L’image du paysage pénètre par ce trou et se projette à l’envers sur la paroi opposée.
Ce système utilisé dès l’Antiquité va être amélioré à la Renaissance (XVe- XVIe s.).
Les artistes placent une lentille sur le trou pour gagner en netteté et adaptent un miroir qui leur permet de redresser l’image.
Cet ancêtre de l’appareil photographique s’utilise surtout à la Renaissance, puis très fréquemment chez les peintres du XVIIIe siècle comme Canaletto. Avec son aide, il parvient à restituer parfaitement le paysage. Son tableau ressemble à une vue réelle, une photographie.
Nous nous trouvons face au canal. De chaque côté, des constructions bordent les rives.
Il s’agit d’une vision frontale.
Dans le tableau, on ne distingue qu’un seul point de vue.
Afin de mieux retranscrire l’espace réel en trois dimensions, Canaletto utilise un instrument d’optique : la camera oscura (ou chambre noire).
Vue
en contre-plongée
Bateaux sur la plage à Etretat – Claude MONET (1840-1926) – 1883 – Huile sur toile
Vue
en plongée
Observe les faisceaux lumineux. Ils t’indiquent les divers points de vue utilisés par le peintre.
Leur orientation est différente.
Les bateaux sont vus par en dessus, par-dessus. Le peintre les représente en plongée.
Les falaises, elles, sont vues par en dessous, par-dessous. Monet les peint en contre-plongée.
Pour représenter un lieu, le peintre s’installe à un endroit précis et choisit son point de vue. Il est assis ou debout, par exemple.
Dans ce tableau, il mêle deux points de vue, c’est étrange !
L’apparition de la photographie autour de 1840 a contribué à modifier la vision de certains peintres du XIXe siècle. Ils vont
abandonner la représentation traditionnelle des choses dans l’espace.
Les photographes n’hésitent pas à couper certains éléments, à les observer en plongée, en contre-plongée, de manière floue…
Influencés par leurs travaux, les peintres utilisent eux aussi ces nouvelles données.
Retrouve-les dans la toile de Monet.
Par ailleurs, son paysage ne semble pas « cadré ». Il est coupé et décentré comme si le peintre avait réalisé une photo instantanée (rapide, prise sur l’instant).
L’appareil photo et son ancêtre, la camera oscura, ont contribué à renouveler la représentation de l’espace en peinture.
Canaletto utilise cet instrument optique pour fixer la réalité la plus objective possible (telle qu’il la voit).
Monet, lui, retient avant tout le regard neuf du photographe. Il joue avec la représentation traditionnelle de l’espace et va jusqu’à combiner différents points de vue au sein d’un même tableau.
Ce tableau est une nature morte.
Le peintre met en scène des choses ou des objets inanimés, sans vie.
Le XVIIe siècle est le siècle de la nature morte. Les peintres hollandais sont les grands spécialistes de ce genre.
Les objets peints peuvent parfois nous délivrer un message caché, afficher la richesse du commanditaire, constituer un inventaire des fruits, fleurs… qui pouvaient exister à cette époque. Mais ici, Cuvenes veut avant tout faire une œuvre agréable à regarder et nous montrer tout son talent. Il imite parfaitement les matières.
Les jeux de couleurs ainsi que les éclats de lumière obligent le spectateur à s’attarder sur les objets. Le peintre évoque la solidité de la table, la fragilité du verre, la saveur des fruits gorgés de jus, la douceur pâteuse des biscuits…
Nature morte aux fruits – Johan CUVENES (C. 1620 – ap. 1666) – XVIIe siècle - Huile sur toile
Scène d’auberge – Pieter BRUEGUEL LE JEUNE (vers 1564-1637) – XVIe siècle – Huile sur panneau
D’un simple clic, fais glisser les personnages vers la droite ou vers la gauche. Tu modifies alors la construction du tableau et l’équilibre de la composition.
Le peintre a volontairement disposé les personnages sur toute la longueur du tableau. Il n’y a pas de vide.
La femme qui se sauve, semble sortir du tableau ; ses mains sont coupées par le cadre.
Le peintre, par ce procédé, agrandit l’espace du tableau et le champ d’action des personnages.
Le Triomphe d’Hercule –Giandomenico TIEPOLO (1727-1804)
vers 1760-1762 – Huile sur toile
À travers ces jeux, tu as parcouru l’univers des genres en peinture et tu as percé certains de leurs secrets.
Le tableau ci-dessous appartient lui aussi à un genre.
Choisis parmi les 5 genres qui te sont proposés celui qui lui correspond.
(Si tu n’as pas encore exploré l’univers du jeu, tu peux tout de même tenter ta chance !)
XVIe siècle
Pense à l'époque à laquelle ces personnages ont vécu.
Fais correspondre le personnage avec un tableau de son époque.
XVIIe siècle
XVIIIe siècle
XIXe siècle
Sauras-tu retrouver ces éléments dans le tableau ?
Parmi la liste des éléments qui te sont proposés, sélectionne ceux qui pourraient prendre place dans une nature morte.
À travers cette peinture, le peintre veut montrer tout son savoir-faire. Il imite parfaitement l’apparence des choses. En virtuose, il traduit les effets de lumière et de matière, travaille les plus petits détails, recrée le volume, la profondeur de l’espace… de telle sorte qu’il arrive à nous faire croire que les objets qu’il peint sont réels.
Il fait un trompe-l’œil.
Le plat contenant les biscuits semble dépasser du rebord de la table. Grâce à cette astuce, Cuvenes accentue l’effet de
profondeur et de réalisme. Quelques fruits tout au bord, eux aussi, sont sur le point de basculer dans le vide !
Ce désordre apparent est en réalité très étudié.
La nature morte aux poissons – Maurice de VLAMINCK (1876-1958) – 1907 – Huile sur toile
Observe les endroits où le peintre a positionné ces couleurs
sur la toile.
Sur la palette n°1, le peintre a disposé les couleurs chaudes. Ces couleurs expriment la chaleur, le feu, la lumière…
Sur la palette n°2, il a placé les couleurs froides qui, elles, évoquent le froid, l’eau, la glace…
Les couleurs chaudes et froides n’ont pas été disposées au hasard. Le peintre a choisi leur emplacement avec beaucoup de soin et d’attention.
La palette n°3 présente des paires de couleurs alliant le chaud et le froid. Retrouve-les sur la toile.
Ressens-tu les effets provoqués par ces couples de couleurs disposées côte à côte ?
L'intensité d'une couleur est amplifiée par la proximité de l'autre :
elles sont complémentaires.
As-tu remarqué que les couleurs chaudes sont majoritairement distribuées à l’avant, au premier plan, alors que les couleurs froides apparaissent plutôt à l’arrière, à l’arrière-plan.
Ceci n’est pas dû au hasard. Vlaminck connaît le pouvoir de
suggestion des tons chauds et froids. Dans ce tableau, la couleur n’est pas là seulement en tant que couleur, elle participe également à la
construction de l’espace.
Ainsi les tonalités chaudes suggèrent-elles la proximité ou le rapprochement. Par opposition, les tonalités froides expriment l’éloignement.
Les poissons rouges sur la nappe jaune et la coupe de fruits semblent basculer vers l’avant, dans un éclat de lumière. Au loin, la végétation crée une zone de fraîcheur.
couleurs
complémentaires
Les couleurs qui composent ces paires sont invariables.
> Observons ensemble comment sont nés ces couples et partons à la découverte de la science des couleurs.
Tu connais bien les couleurs bleu, rouge et jaune. Ce sont des couleurs brutes. Elles ne sont pas le résultat d’un mélange. On les appelle les trois couleurs primaires.
Si tu mélanges deux primaires, tu obtiens une couleur que l’on appelle couleur secondaire.
Maintenant, imagine que la couleur obtenue par ton mélange de deux primaires (= couleur secondaire) vienne se poser sur la troisième couleur primaire que tu n’as pas utilisée pour ton mélange.Et là, regarde, l’éclat des deux couleurs choisies s’intensifie.
Ce sont des couleurs complémentaires.
couleurs
secondaires
mélange de
2 primaires
couleurs
primaires
Bien avant toi, au XIXe siècle (1839), le chimiste Chevreul a constaté que le caractère d’une couleur pouvait être modifié par une autre couleur placée dans son voisinage immédiat.
Il élabore une loi appelée la loi du contraste simultané dans laquelle il affirme qu’une couleur paraît plus vive au contact de sa complémentaire.
La nature morte aux poissons – Maurice de VLAMINCK (1876-1958)
– 1907 – Huile sur toile
bleu / orange Au contact du bleu, l’orange s’intensifie et inversement. Le bleu est donc la complémentaire du orange et inversement.
rouge / vert Au contact du rouge, le vert s’intensifie et inversement. Le rouge est donc la complémentaire du vert et inversement.
rouge / orange Regarde : en revanche, l’orange au contact du rouge ne produit pas le même effet. Les deux couleurs ne sont pas complémentaires.
jaune / violet Au contact du jaune, le violet s’intensifie et inversement. Le jaune est donc la complémentaire du violet et
inversement.
Tu as pu voir que le genre nature morte est un sujet qui suscite l’intérêt des artistes du XVIIe siècle jusqu’à nos jours.
Au XVIIe siècle, les natures mortes sont souvent l’occasion pour le peintre de montrer toute son habileté à rendre les matières.
Aux XIXe et XXe siècles, ce genre n’a plus la même vocation. Les artistes abandonnent le trompe-l’œil au profit de recherches sur la couleur.
Regarde maintenant la construction de l’œuvre, la position de chacun des acteurs. Ils sont très souvent représentés dans un mouvement arrêté, comme pris sur le vif. Ils sont aussi placés en déséquilibre, bras et corps en avant.
La diversité du positionnement des têtes des personnages et leurs attitudes traduisent une certaine agitation. De multiples lignes obliques participent à cette impression.
Le groupe près de la table s’organise autour d’une construction en pyramide. Le poignard est le point culminant de l’action.
Les lignes obliques, formées par les bras et le corps en avant des deux personnages de gauche, soulignent le dynamisme de la course et la fuite.
De la droite vers la gauche, une ligne ascendante parcourt la scène exprimant l’intensité de l’action, sa rapidité et sa violence.
Scène d’auberge – Pieter BRUEGUEL LE JEUNE (vers 1564-1637)
XVIe siècle – Huile sur panneau
Couple jouant de la musique – Pieter de HOOCH (1629-après 1684)
vers 1673 - 1675 – Huile sur toile
Regarde ce tableau, il met en scène le quotidien.
Dans une pièce plongée dans la pénombre, une jeune femme attablée écoute un homme jouant du luth, alors qu’une servante leur sert à boire. Un chien traverse la pièce. Notre regard saisit un instant d’intimité.
Mais si tu observes mieux la scène, tu découvriras un certain nombre d’éléments cachés.
Le peintre joue avec l’ombre et la lumière.
Des éléments invisibles au premier abord, parce que plongés dans l’obscurité, apparaissent sous l’effet de la lumière.
Peux-tu distinguer dans quelle pièce se déroule la scène ?
Il s’agit d’une chambre avec son lit.
De Hooch éclaire les trois protagonistes du premier plan et joue sur leur contraste avec l’arrière-plan sombre.
Mais, surprise ! Deux personnages nouveaux sont apparus à droite de la porte ouverte sur le jardin. D’abord dans l’obscurité, ils se dessinent petit à petit.
Cette zone d’ombre contribue à créer du mystère. Par ce biais, le peintre nous invite à nous interroger. Qui sont ces personnages ? Que font-ils là ? Ils s’embrassent… aussi se cachent-ils !
Pour nous aider à les trouver et élucider l’énigme, De Hooch dispose quelques touches de rouge, sorte de fil conducteur à la lecture du tableau. Regarde de gauche à droite : le corsage de la servante, le tapis sur la table, puis le pompon au bout de
l’instrument de musique et enfin le châle de la jeune fille cachée. Et là, le couple nous apparaît !
Tout en créant l’atmosphère générale du tableau, l’opposition entre ombre et lumière aide à la lecture et à la compréhension de l’œuvre.
Comme tu as pu le voir, l’ombre et la lumière font partie intégrante d’une peinture. Les peintres du XVIIe siècle, à l’exemple de Pieter de Hooch, leur donnent un rôle essentiel.
Toutes leurs œuvres s’édifient autour du clair-obscur.
L’ombre et la lumière servent également à construire les figures.
Observe le visage de la servante, c’est un volume. Il en est de même pour sa robe.
Regarde l’expérience qui t’est proposée.
Ombre et lumière se répartissent sur la surface des objets. Les formes géométriques se transforment alors en volume : les formes plates nous apparaissent tout à coup en relief.
Par ce procédé, les artistes nous restituent le volume des objets en trois dimensions : ils créent du modelé.
C’est comme si tu avais mis ces tableaux à nu en révélant leurs squelettes : leurs constructions internes.
Tu as vu comment, sans le savoir, par le biais des lignes, de l’ombre et de la lumière, ton œil est guidé dans la toile.
La composition suggère le mouvement ou le calme, la violence ou le mystère, le visible ou le secret…
Tiepolo peint le héros mythologique, Hercule, en triomphe sur son char.
Ce tableau n’illustre pas seulement un épisode de la mythologie. Le choix du
personnage et sa mise en scène jouent un rôle capital dans la compréhension du message délivré dans cette toile.
Cette œuvre est une glorification de la force et du pouvoir qui s’expriment à travers deux symboles : Hercule et son arrivée triomphale dans l’Olympe. Il s’agit donc aussi d’une allégorie.
Le triomphe d’Hercule –Giandomenico TIEPOLO (1727-1804)
vers 1760-1762 – Huile sur toile
Ce tableau mythologique se classe dans le genre peinture d’histoire.
Les tableaux religieux et les scènes historiques font également partie de ce genre.
Charles IX, s’il n’était pas mort si jeune, aurait pu participer à la scène d’auberge de Brueguel. Il se serait assis autour de la table.
D’ailleurs, regarde la femme assise à droite. Elle porte des vêtements proches de ceux du roi.
La collerette que l’on appelle la fraise est caractéristique de la mode de la Renaissance. A l’origine simple col de chemise, elle va devenir, pour les plus riches, un accessoire indépendant et de plus en plus sophistiqué.
Peu pratiques, les tenues des hommes comme celles des femmes étaient constituées d’une superposition de lourds tissus souvent brodés.
Prisonnière d’un bustier et d’un jupon fait de joncs extrêmement rigides, les personnages féminins devaient avoir bien du mal à se mouvoir.
Scène d’auberge – Pieter BRUEGUEL LE JEUNE
(v. 1564-1637) – XVIe siècle
Portrait de Charles IX – François CLOUET (1505/1510 – 1572) – XVIe siècle
Portrait d’Anne d’Autriche (1549-1580) (détail) - Alonso Sanchez CUELLO (1531-1588) – XVIe siècle
Comme te le montre cette scène d’auberge, la deuxième moitié du XVIe siècle est une époque troublée où la violence fait partie du quotidien. De nombreux bouleversements politiques, religieux comme les Guerres de Religion, économiques et sociaux font de cette fin de la Renaissance (XVe et XVIe siècles), une période de profondes mutations.
Les arts aussi se transforment. Les peintres de cette époque cherchent à imiter la réalité dans ses moindres détails. Leur peinture est illusionniste. L’arrivée d’une nouvelle matière, la peinture à l’huile, va jouer un rôle décisif.
Couple jouant de la musique – Pieter de HOOCH (1629- après 1684) – vers 1673, 1675
Nature morte aux fruits (détail) – Johan CUVENES (C. 1620 – ap. 1666) – XVIIe siècle
Tu as remarqué qu’aucun personnage ne vient se placer dans ce tableau de Pieter de Hooch. Il date en effet de la fin du XVIIe siècle.
Le vêtement masculin a bien évolué depuis le XVIe siècle. La cravate a remplacé la fraise. Le costume sombre, austère et sobre reflète la mode en vigueur en Hollande au XVIIe siècle. En effet, le protestantisme est la religion dominante dans ce pays. Il impose de la rigueur et de la simplicité dans l’habillement et dans le mode de vie.
La peinture flamande et hollandaise, pendant des siècles, s’est attachée à représenter les choses de manière réaliste. Les tableaux fourmillent de détails. Les peintres aiment rendre la texture des tissus, la transparence du verre, la fraîcheur du marbre et prêtent une grande attention aux jeux des reflets sur les objets.
L’Eté – Rosalba CARRIERA (1675-1757)
– XVIIIe siècleFête galante (détail) – Nicolas LANCRET (1690 -1743) – XVIIIe siècle
Le Charlatan – Pietro LONGHI
(1702-1785)– XVIIIe siècle
La Punta della Dogona – Francesco GUARDI
(1712-1792) – XVIIIe siècle
Plus encore à Venise, l’insouciance fait partie de la vie. Le tableau de Longhi nous entraîne dans l’univers de la fête, dans le monde du carnaval. Pendant six mois, toute la ville vit au rythme des spectacles, des bals et des concerts. Dissimulés derrière des masques, les Vénitiens se divertissent en toute liberté.
L’art suit la même évolution. Les sujets sont plus légers - scènes galantes, paysages champêtres, saynètes charmantes… - et les poses moins rigides et austères.
Dans les portraits de Rosalba Carriera, les couleurs douces mêlées à l’aspect vaporeux de la matière, le pastel, reflètent parfaitement l’esprit féminin et délicat du XVIIIe siècle.
L’atmosphère évanescente et fugace de certains paysages, par exemple celui de Guardi, évoquent la légèreté et la poésie de cette époque.
Le personnage féminin symbolisant l’été aurait pu prendre place sur une gondole et rejoindre le groupe de jeunes filles placées devant le charlatan.
Vêtues de robes légères et vaporeuses de mousseline et de satin pastel, les femmes du XVIIIe siècle abandonnent « le vêtement prison et sombre » porté à la Renaissance. Les décolletés s’affirment et les coiffures deviennent plus naturelles, reflétant la légèreté et l’esprit de liberté de ce siècle.
Ce petit garçon à l’air timide et triste pose un instant devant son père, le peintre Camille Pissarro. Ce dernier appartient à un groupe d’artistes : les Impressionnistes. Caillebotte et Degas font partie de ce même mouvement.
Fait nouveau, Pissarro choisit son modèle parmi son entourage. Il n’hésite pas à peindre un de ses enfants.
De nombreux artistes des XIXe et XXe siècles font de même.
Félix n’est pas apprêté, il pose dans son cadre familier, habillé comme à l’ordinaire. Le vêtement t’a peut-être induit en erreur. Tu as pu croire un instant qu’il s’agissait d’une fille et non d’un garçon. Mais à cette époque, le port de la jupe est courant chez les enfants de sexe masculin.
Portrait de Félix en jupe - Camille PISSARRO
(1830-1903) – 1883
Femme à la coiffeuse – Edgar DEGAS (1834-1917) – Vers 1879
XIXe siècle
L’artiste peint l’intimité familiale, les petits moments de bonheur et de bien-être de la vie de tous les jours.
Le quotidien intéresse de plus en plus ces artistes qui n’hésitent pas à entrer dans l’intimité d’une salle de bain, saisissant la femme dans ses occupations journalières et banales. Comme on l’observe dans la photographie apparue à la même époque, le geste est arrêté. Légèrement penchée, la femme se peigne devant sa coiffeuse.
Paris, le pont des Arts (détail) - Stanislas LEPINE
(1836-1892) – Vers 1878-1883
XIXe - XXe siècle
Le sujet de prédilection des Impressionnistes, tu le découvres aussi à travers le tableau de Caillebotte. Il s’agit du paysage.
Les activités et loisirs de plein air attirent de plus en plus la population et les artistes qui se retrouvent au bord de l’eau. Devant cette nature sans cesse en mouvement, l’œil du peintre retient désormais les changements atmosphériques et les infimes variations lumineuses.
L’artiste fixe des impressions visuelles et devient un témoin privilégié de son temps.
La société industrielle en plein essor apparaît également dans ses toiles.
Le Petit Bras de la Seine en automne
Gustave CAILLEBOTTE (1848-1894) – XIXe siècle
L’art se transforme, la manière de peindre aussi.
Afin de mieux capter la lumière naturelle, l’artiste peint son paysage en extérieur, en plein air à l’aide d’une touche rapide, brisée, épaisse et vibrante. La peinture sur le motif est rendue possible au XIXe siècle avec l’apparition du tube de peinture.
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